Le Suprême Conseil du Rite Ecossais Ancien et Accepté pour la République Tchèque

(SC REAA pour la RT ou SCRT)

Introduction au REAA

L’origine historique des Hauts Grades reste l’objet d’importantes recherches et continue à être la source de débats animés parmi les Francs-Maçons.  Quelles que soient les positions prises, toujours est-il que le rôle important qu’ils ont joué au sein de la Franc-Maçonnerie européenne depuis 1750 est indéniable.

Le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA) constitue le système de Hauts Grades le plus développé et le plus répandu dans le monde. Rien qu’aux États-Unis le REAA compte aujourd’hui environ 150.000 membres.  En Europe et en Amérique latine, les grades du 4e au 33e degré sont également très appréciés ; ils sont considérés comme la voie naturelle de progression pour tous ceux qui cherchent à parfaire leur éducation maçonnique

Voici ce qu’écrivait Rex R. Hutchens, 33° dans son livre “The Bridge to Light” publié en 1988 par le Suprême Conseil du REAA, Juridiction Sud, USA :  

“ La Franc-Maçonnerie spéculative moderne n’est pas apparue soudainement sur la scène historique, comme par l’effet d’un coup de baguette magique, à la suite d’une simple réunion dans une taverne à Londres en 1717.  Elle est la continuation et l’héritage du riche apport symbolique et des traditions des Maçons opératifs, et continue à enrichir l‘Ordre maçonnique jusqu’à nos jours „.

„Les rituels et les cérémonies maçonniques du REAA, contiennent des références aux enseignements des Rosicruciens, Illuminés, Gnostiques, Essènes, Perses, Hindous, Alchimistes, Hermétistes, Kabbalistes, Occultistes, etc.  

„Les questions que se sont posées les historiens de la Franc-Maçonnerie au 18e et 19e siècles ont longtemps été de savoir si ces liens présumés démontrent une filiation ininterrompue, remontant à la plus haute Antiquité égyptienne, grecque et romaine, aux cultes d’Isis, de Mithra et de Zoroastre, voire même aux patriarches des temps bibliques : Tubalcaïn, Énoch et Noé, en passant par Moïse et le roi Salomon, dont la Franc-Maçonnerie moderne serait la descendante directe ou alors s’il s’agit simplement de légendes maçonniques formant une inépuisable source d’inspiration symbolique“

„Quelle que soit la vérité historique, il n’en reste pas moins que les contributions au symbolisme de la Franc-Maçonnerie spéculative en provenance des religions, de la philosophie, de la mythologie et des mystères de l’antiquité sont manifestes et étalées à la vue de tous de manière indiscutable.“

„Bien plus qu’une société secrète, la Franc-Maçonnerie constitue une voie menant à la connaissance. „

„Les grandes vérités de nos ancêtres furent, en leur temps, aussi de grands secrets et peu nombreux étaient ceux qui étaient admis dans les sanctuaires ou ces secrets étaient enseignés.“

De nos jours, grâce à la Franc-Maçonnerie, ces connaissances sont accessibles à ceux qui sont jugés dignes de les recevoir et qui cherchent à les découvrir par l’étude

„L’initié prend connaissance de ces vérités en loge bleue au cours des cérémonies, à travers les rituels et par le moyen des instructions aux trois premiers grades de la maçonnerie symbolique.  L’enseignement de ces mêmes vérités sera ensuite complété et approfondi au cours de la montée progressive du 4e au 33e degré du REAA.“

Qu’est-ce que le Rite Écossais Ancien et Accepté ?

Voici comment Henry C. Clausen (1905-1992), Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil, 33e et dernier degré du Rite Écossais Ancien et Accepté, Suprême Conseil Mère Mondial, Grand Maître de la Grande Loge de Californie, résumait l’histoire du rite :

“ Du point de vue historique, le Rite Écossais Ancien et Accepté est issu du Rite de Perfection, né en Europe il y a plus de 250 ans, qui était gouverné par les Constitutions de 1762.  Celles-ci furent suivies par les Grandes Constitutions de 1786, créant ainsi la base des constitutions et lois adoptées ultérieurement par tous les Suprêmes Conseils du REAA.  Le premier Suprême Conseil du 33e et dernier degré du Rite Écossais Ancien et Accepté fut constitué en 1801 à Charleston, en Caroline du Sud, aux États-Unis d’Amérique, en tant que Suprême Conseil Mère mondial, de sorte que le pédigrée de tous les Suprêmes Conseils réguliers et reconnus doive obligatoirement s’y rattacher.

Retracer les racines du REAA est une aventure romantique et excitante qui nous conduit dans le royaume de l’esprit et de la pensée.  C’est la découverte d’une réussite formidable – un récit plus passionnant que la quête du Graal, plus gratifiant que la recherche de la Pierre Philosophale.

Des siècles avant la constitution formelle du REAA, les enseignements du rite existaient déjà sous diverses formes et étaient connus des sages de tous les temps. Certains de nos symboles remontent à l’aube de l’humanité.

Ces signes, symboles et inscriptions que nos ancêtres nous ont légués ont traversé les siècles. On peut encore les observer de nos jours sur les murs des temples et des tombeaux, depuis l’Inde jusqu’à la Nubie, en passant par la vallée et le delta du Nil, ainsi que dans les régions qui constituaient autrefois la Mésopotamie, la Chaldée, l’Assyrie, la Perse, la Grèce et la Rome antique, on les trouve aussi dans le nouveau monde, notamment au Mexique, au Yucatan et dans les Andes.

Le REAA est un trésor précieux qui conserve et préserve l’essence des lois morales et des connaissances immuables qui sont le fruit de milliers d’années d’expérience et de sagesse humaines

Des leçons morales spécifiques sont attachées au rituel de chaque grade, le récipiendaire est ainsi amené à gravir les degrés du rite pas à pas de sorte à lui permettre de découvrir peu à peu le contenu et la mission du REAA. 

Le REAA s’attache à communiquer à ses membres les plus hautes valeurs éthiques, il souligne les enseignements de la philosophie et des religions dans un esprit de la tolérance la plus large, il recommande vivement la pratique de la charité.   

Le code de conduite du REAA s’inspire à la fois des principes de la Chevalerie, des Dix Commandements et de la Règle d’Or. Le REAA nous révèle les secrets des Petits et Grand Mystères, dont il nous apprend à déchiffrer et comprendre leur symbolisme et, en fin de compte, il nous aide à retrouver le sens réel de la parole perdue.

Telles étaient les vérités sacrées que Platon, Pythagore, Socrate, Homère et les autres sages de l’antiquité classique grecque tenaient en la plus haute estime. On en retrouve les vestiges vivants au cœur de toutes les religions et cultures qui ont été créées postérieurement.  Ces connaissance secrètes n’étaient en leur temps communiquées qu’à un petit nombre d’initiés qui avaient été soigneusement sélectionnés et seulement après une longue préparation.

Le REAA s’est enrichi du travail désintéressé patiemment accumulé au cours des années par des Frères sincères et dévoués, qui ont consacré une partie importante de leur vie à lire et à étudier des centaines de livres et de documents afin d’en tirer les enseignements essentiels dans le but de les transmettre et les partager avec nous pour notre bénéfice commun, plutôt que de consacrer vainement toute leur énergie à acquérir de plus en plus de richesses matérielles, souvent superflues, et qu’ils ne pourront de toute façon pas emporter dans l’au-delà.

Nos membres reçoivent de cette façon un don de la plus grande valeur.  L’accès à notre patrimoine maçonnique leur est grand ouvert. En fait, il ne dépend que d’eux et des efforts personnels qu’ils sont prêts à mettre en œuvre pour profiter du riche héritage historique, philosophique, religieux, moral que nous ont légué nos prédécesseurs. 

Ils pourront ainsi prendre pleinement conscience du lien qui existe entre nous et notre Créateur et mieux comprendre nos devoirs envers notre pays, la société dans laquelle nous vivons, nos amis, notre famille et nous-mêmes.

Cela les conduira à une découverte plus profonde de leur propre identité et à acquérir cette clarté de d’esprit, l’énergie et la détermination qui sont si nécessaires pour se propulser avec succès dans la vie. 

Nous espérons qu’ils pourront participer utilement à la mission du REAA, aux actions et programmes spirituels, moraux et charitables entrepris sous les auspices du REAA, sans distinction de nationalité, de race, de culture ou de religion.

Ils pourront ainsi en fin de compte contribuer de manière positive par l’exemple de leur conduite enthousiaste à la construction d’un monde meilleur tout en s’opposant résolument au despotisme spirituel, à la tyrannie politique et aux forces négatives qui tendent à étouffer la liberté et à écraser la dignité humaine.

Les derniers degrés du REAA sont inspirés des idéaux et des principes qui sont à la base des ordres médiévaux de la Chevalerie en Terre Sainte et de certains épisodes des Croisades, ainsi que des légendes liées à la suppression de l’Ordre des Templiers et de sa survie présumée au sein de la Franc-Maçonnerie.

Des cérémonies chevaleresques ont été adoptés pour certains rituels du REAA en raison de leur puissance à illustrer, évoquer et expliciter ces vérités morales, spirituelles et maçonniques, qui nous ont déjà été communiquées en Loge bleue, et dont la valeur universelle s’étend à l’humanité toute entière.

Il est primordial à cet effet d’insister sur le fait qu’il n’existe pas de preuves historiques convaincantes à ce jour permettant d’établir la possibilité d’une transmission directe qui aurait eu lieu entre les anciens Ordres de la Chevalerie établis en Terre Sainte et les Hauts Grades de la Franc-Maçonnerie.

Afin d’éviter tout malentendu, il faut donc souligner que chaque fois lorsque le rituel dit : “… suivant la tradition maçonnique … “ cela doit signifier pour nous que les faits et évènements, représentés ou rapportés dans les cérémonies du REAA doivent être pris pour leur signification symbolique, indépendamment de leur historicité réelle ou imaginaire

De même qu’au cours des trois premiers degrés, tout frère qui aura compris quelque chose à la Franc-Maçonnerie, ne prendra pas naïvement la construction du temple de Jérusalem à la lettre tel qu’elle est décrite dans le rituel, ni comme un fait historique établi, de même que ce frère ne cherchera pas comme un imbécile à vouloir entreprendre des fouilles archéologiques sur le Mont Moriah pour tenter de retrouver la Parole Perdue, ainsi de même, le REAA a-t-il été conçu et construit par ses fondateurs sur base de narratifs poétiques et légendaires particuliers, dont le contenu moral et spirituel est de loin plus important pour les Francs-Maçons que les faits présumés, sur lesquels les cérémonies sont bâties.

Utilisant une méthode distincte d’enseignement, commune aux Mystères de l’Ancienne Égypte et de la Grèce Antique la Franc-Maçonnerie du REAA, fait appel à des cérémonies solennelles pour communiquer un message spirituel, voilé au moyen d’allégories et de symboles, s’adressant au cœur plutôt qu’à la raison, et dont la transmission effective nécessite obligatoirement de la part du récipiendaire sa participation personnelle, patience et persévérance.

Les degrés du REAA couvrent une très longue période de l’histoire de l’humanité, comprenant des épisodes dont certains sont censés s’être passés il y a plusieurs milliers d’années en Israël, en Égypte ou à Babylone, d’autres au temps de Jésus Christ, d’autres pendant les Croisades, d’autres enfin se rapportant à la transmission légendaire entre les Chevaliers Templiers et la Franc-Maçonnerie spéculative.

Le rituel maçonnique des degrés du REAA est idéalement représenté comme une pièce de théâtre, chaque acteur étant appelé à jouer sa partie du spectacle, la cérémonie doit alors être accompagnée abondamment par de la musique, comme dans un film, et implique l’utilisation de costumes, de décors et d’effets de son et de lumière. 

Le candidat est l’acteur principal du rituel du REAA ; il est appelé à jouer un rôle central dans la cérémonie. 

Ce type de rituel est conçu pour impressionner fortement le récipiendaire et pour créer en lui un climat émotionnel favorable permettant de sentir et de comprendre au mieux le message attaché à chaque grade.

Autant le rituel opératif de la loge bleue, est simple et dépouillé comme le style gothique des cathédrales du Moyen-Âge, autant le rituel des Hauts Grades du REAA est-il riche et varié comme les dorures et les ornements de l’architecture baroque du 18e siècle.

La Vérité est une, mais elle est comme un diamant qui possède des nombreuses facettes.

La Franc-Maçonnerie bleue et les Hauts Grades du REAA sont des chemins différents qui conduisent au même lieu.

Les cérémonies maçonniques et le REAA n’ont qu’un seul but : maintenir notre enthousiasme, attiser notre curiosité intellectuelle, augmenter notre soif de connaissance, éveiller nos réflexions personnelles, afin de nous aider à comprendre ces vérités éternelles, plus grandes que nous, que nous avons peine à imaginer, parce qu’elles existent en dehors du temps et de l’espace et qu’elles se poursuivront d’éternité en éternité.

Ne sommes-nous pas en effet de minuscules créatures vivant dans un monde et un vaste univers qui dépassent de loin notre capacité intellectuelle et le cadre de notre courte vie de mortels ?

                                                                                                          Jacques Huyghebaert, 33°

La STRUCTURE

ATELIERS:

A l’heure actuelle, la Juridiction du Rite Ecossais Ancient et Accepté pour la République Tchèque comprends les Ateliers suivants :

  • 3 Loges de Perfection : Labyrithus Mundi (Prague), Porta Lucis (Brno), Vysehrad (Prague)
  • 2 Chapîtres : Elysium Cordis (Prague), Tabor (Prague)
  • 2 Aréopages : Jan Hus (Prague) et Unum Necessarium (Prague)

La liste des Souverains Grands Commandeurs depuis l’année 1922 à nos jours :

8.5.1922 – 14.7.1939 Alfons Mucha
23.11.1991 – 5.1.1995 Prof. MUDr. Jiří Syllaba
5.1.1995 –  13.3.2000 Prof. MUDr. Jiří Šonka
13.3.2000 – 10.3.2003 Dipl. Ing. Arch. Christian Weger
10.3.2003 – 21.2.2011 Prof. MUDr. Jan Kvasnička
21.2.2011 – 18.11.2017 Mgr. Jakub Chalupa
18.11.2017 – Jiří Matouš

HISTOIRE

La création du Suprême Conseil REAA en Tchécoslovaquie après le 28 octobre 1918

L’entre deux guerres

L’activité maçonnique se développait dans l’Etat nouvellement établi, après la partition de l’Empire Austro-Hongrois, sous influence et avec l’aide des organisations de l’étranger.Un groupe de Frères a été initié, vers la fin de 1919, dans les hauts degrés sous les auspices du SC pour l’Italie. Un Suprême Conseil provisoire a été établi le 12. Janvier 1920. Un second groupe, mené par A. Mucha, proche du Grand Orient de France, a fait son entrée dans les Grades Ecossais grâce au SC pour la Suisse et a réussi à créer le Suprême Conseil de Tchécoslovaquie en mai 1922 et aussi, dans la foulée, obtenir la reconnaissance internationale le 28 mai 1922. Par la suite les deux groupes ont fusionné dans un seul ensemble qui a créé et administré 2 Loges de Perfection (L؞ de P؞ Vysehrad à l’Orient de Prague, consacrée le 6.3. 1926 et L؞ de P؞ Jimramov à l’Orient de Brno), un Chapître Tabor, Vallée de Prague (établi le 23.3. 1924) et un Aréopage Mistr Jan Hus (8.11.1936).

Le SC REAA pour la Tchécoslovaquie a co-signé un Concordat avec la Grande Loge Nationale de Tchécoslovaquie le 1er mai 1934 conformément aux usages maçonniques.

De l’occupation au régime communiste

Le développement ultérieur non seulement du Rite Ecossais, mais de la maçonnerie en général, a été interrompu par la seconde guerre mondiale. Les organisations maçonniques se sont mises en sommeil dès les années 1938-1939. Pendant la guerre et l’occupation du pays, beaucoup de maçons ont été poursuivis, emprisonnés et exécutés. Après la guerre, les survivants ont rétabli les travaux dans les Loges symboliques des trois premiers degrés. Ils ont été néanmoins obligés à nouveau interrompre leurs activités en 1951, trois ans après le coup d’Etat communiste.

Le réveil a pu avoir lieu après pratiquement 40 ans, à la suite de la chute du régime communiste vers la fin 1989.

Après la chute du communisme

Les Hauts degrés du Rite Ecossais ont survécu à la période de la guerre et du communisme grâce au principe de la continuité des initiés au 33°. Le degré a été transmis par le Grand Expert du SC d’avant-guerre, l’Ill. F. Frantisek Kaderavek, 33°, à deux autres Frères dont un, l’Ill. F. Jiri Syllaba, 33° a survécu à la chute du communisme et ainsi a permis, autour de lui, le rétablissement du Suprême Conseil Tchécoslovaque le 23. 11. 1991 par les Suprêmes Conseils des USA Juridiction Sud, d’Italie et de la Finlande et aussi avec l’assistance d’autres représentants de l’étranger du Rite Ecossais.

Le retour à la démocratie a permis de réveiller les ateliers symboliques regroupés au sein de la Grande Loge de la Tchécoslovaquie. Une tenue solennelle avec de nombreuses délégations étrangères a parachevé ce processus le 17 novembre 1990. Une année plus tard, c’est la légitimité du Suprême Conseil pour la Tchécoslovaquie qui allait être confirmée. Lorsque la Tchécoslovaquie s’est séparée, de manière pacifique, en deux pays, la Grande Loge est devenue celle de la République Tchèque et le Suprême Conseil s’est appelé SC pour la République Tchèque. Les deux organisations, en se référant à la tradition d’avant-guerre, avaient conclu un Concordat le 18 décembre 1996. Les liens maçonniques avec la République Slovaque sont- restés, malgré la séparation, très étroites.

Les Réguliers et les Irréguliers

La désagrégation du bloc communiste au début des années 90 a ouvert cet espace aussi aux organisations maçonniques irrégulières. En Tchécoslovaquie s’est surtout fait sentir l’influence de la France, Italie, Belgique et Hollande. Sont d’abord apparues des Loges ; plus tard des Obédiences : Le Grand Orient Tchèque proche du Grand Orient de France et de Belgique, La Grande Loge des Pays Tchèques créée par la Grande Loge de France, obédience mixte Humanitas Bohemiae d’abord liée à la maçonnerie italienne et par la suite à la Catena hollandaise, l’ordre international le Droit Humain est présent aussi.

Le plus important de ces corps maçonniques, le Grand Orient Tchèque (le GOT), s’est progressivement éloigné de ses parrains étrangers, notamment en ce qui concernait la mixité et le rapport au Grand Architecte de l’Univers. Après une longue période de négociations, le Grand Orient a rejoint, en 2008, la Grande Loge de la République Tchèque. Les Frères du GOT ont certes prêté serment individuellement, mais ils sont entrés dans cette union en conservant leurs Ateliers et leur histoire. Alors que la Maçonnerie régulière internationale a donné son accord pour cette procédure et l’a accueilli en la célébrant, il s’est trouvé au sein de la Grande Loge une faible minorité de Frères qui n’étaient pas d’accord. Ils ont décidé de quitter l’Obédience en 2010 et ils ont auto-proclamé La Grande Loge Nationale de la République Tchèque qui n’est reconnue au niveau international. Le Suprême Conseil, dont une partie non négligeable était membre de cette GL dissidente, s’est retrouvé dans une position inconfortable. Il a signé un Concordat avec les dissidents et perdu le Concordat avec la GL régulière. En 2013 un groupe de 12 Frères titulaires du 33°, originaires du SC et restés fidèles à la Grande Loge a « auto-proclamé » le Suprême Conseil Tchèque, qui été reconnu par les SS CC de Belgique, Luxembourg et Serbie. Les Frères originaires du GOT sont arrivés eux aussi avec une structure des hauts degrés du REAA. Après avoir constaté la conformité des rituels et des pratiques des ces Frères aux Grandes Constitutions, le SC Tchèque leur a fait prêter serment et il les a intégrés avec leurs ateliers et leur histoire.

Unité dans les règles

En été 2014, sous l’impulsion de T.P. SGC Jean-Claude Chatelain, 33°, les représentants des deux Suprêmes Conseils ont convenu de rechercher une voie commune. L’objectif n’était pas seulement la réunification des Hauts Degrés, mais aussi le retour des dissidents dans la Grande Loge. Des deux objectifs un seul a abouti, celui qui concernait les Hauts Grades.

LE 18 novembre 2017, Le Suprême Conseil d’origine, sans ses membres irréguliers, a intégré les Frères du Suprême Conseil Tchèque, en recevant leur serment selon les règles du REAA d’abord lors d’une Cérémonie au 33°, présidée par le T.P. SGC J.-C. Chatelain (Suisse), assisté du T.P. SGC E. Desch (Allemagne) et du T.P. SGC Pierre Noël (Belgique) en présence des Souverains Grands Commandeurs de Turquie, Roumanie, Luxembourg, Ile Maurice et les Hauts Dignitaires des Suprêmes Conseils d’Israël, Autriche, Russie et Croatie. Le même jour a suivi une tenue au 4° qui avait pour but, devant tous ces Dignitaires, de recevoir le serment de tous les Ateliers du Suprême Conseil Tchèque. Par cet acte le Suprême Conseil Tchèque venait de disparaitre, ses Ateliers ont été intégrés avec tous ses membres au SC d’origine. La Cérémonie a culminé par la signature du Concordat entre le SC et la Grande Loge de la République Tchèque.

Depuis, le Suprême Conseil REAA pour la république Tchèque participe intensivement à l’activité internationale et essaie de prouver que malgré les obstacles que l’histoire avait mis sur sa route, il renoue avec l’impulsion que lui a donnée en mai 1922 le T. Ill. Frère Alfons Mucha avec ses Frères d’alors.